ACTUALITEES : réunions


Le Conseil de Développement Durable du Pays Diois tient ses permanences toutes les semaines, au local du Conseil de Développement Durable du Pays Diois à l'Ancien Évêché, Place de l' Évêché à Die . Vous pouvez trouver ses informations quotidiennes sur : http://mediascitoyens-diois.blogspot.com/





lundi 30 janvier 2012

Ce n' est pas la fin des paysans...



« Défendre et soutenir les paysans toujours et partout ».
Depuis plus de 6 ans et demi et ces 4 dernières années comme président du Conseil Local de Développement du Pays Diois qui représente la société civile dans les procédures conventionnées avec La Région Rhône-Alpes ( Psader, PPT, Leader, CDPRA-CDDRA, Biovallée, CTEF, etc…), j’ ai tout fait pour que les agriculteurs, les éleveurs, soient soutenu dans leurs projets agricoles présentés dans le cadre de ces procédures. Un travail de grande qualité a été réalisé par le Comité de Pilotage ( de plus ou moins 30 personnes , 50% élus, 50% société Civile) de ces procédures d’aides financières en faveurs des porteurs de projets agricoles ou non.
Les agricultures paysannes ne font pas que conserver la biodiversité agricole, elles la renouvellent et l’augmentent sans cesse. Les savoirs collectifs qu’elles mettent en oeuvrent ne sont pas que traditionnels, avec l’agroécologie moderne et la Agriculture Biologie, elles innovent sans cesse, garantissent une insertion durable dans les écosystèmes naturels et protègent la souveraineté alimentaire.
Elles contribuent à la lutte contre le réchauffement climatique en fixant la matière organique dans les sols.
L’agriculture intensive et industrielle aggrave le changement climatique en détruisant les sols et les ressources en eau, et en consommant de grandes quantités d’énergie fossile avec l’engrais chimique, les pesticides, la mécanisation et les transports internationaux. Depuis que l’industrie impose ses semences et ses lignées animales améliorées, aujourd’hui génétiquement modifiées ou clonées, la biodiversité agricole ne cesse de diminuer : pour amortir ses brevets, elle doit en effet commercialiser le moins de variétés et d’espèces possibles.
Les recherches pour des semences stériles menacent directement la biodiversité et les paysans et doivent être interdites.
Pour s’adapter au changement climatique, aux nouveaux besoins alimentaires, les agriculteurs doivent retrouver l’accès à leurs semences traditionnelles enfermées dans les banques de gènes et à leurs droits collectifs de conserver, d’utiliser, d’échanger et de vendre leurs semences de ferme et leurs animaux reproducteurs.
La diversité des races locales et des élevages familiaux peut répondre à la fois à la menace de grippes animales ou d’autres maladies et aux besoins en protéine des populations pauvres. L’élevage industriel de quelques lignées brevetées à croissance trop rapide est au contraire le principal responsable de l’émergence des nouveaux virus et de la faim des populations non solvables.
Les variétés et les races sélectionnées localement et l’agriculture pour la commercialisation locale peuvent s’opposer aux espèces exotiques invasives.
Les droits collectifs des paysans d’accéder à la terre pour la nourriture doivent être défendus contre son appropriation pour les profits financiers.
Les expériences de pépinières et d’achat de terres par les Collectivités pour lancer de jeunes paysans doivent multipliées et encouragées. Avec les cultures transgéniques industrielles d’aliments pour les animaux des pays riches ou les agrocarburants pour leurs voitures, les plantations d’arbres industrielles constituent la principale menace contre la biodiversité forestière et la survie des petites fermes vivrières de l’ hémisphère sud.
Les pays riches doivent renoncer au remboursement illégitime de la dette des pays pauvres qui les contraint à détruire la forêt et les cultures vivrières, ou louer voire vendre les terres arables au plus offrant au profit des cultures industrielles d’exportation.
Les paysans et les éleveurs qui pratiquent l’agroécologie sont essentiels pour défendre la biodiversité agricole, les écosystèmes, un monde rural vivant et une démocratie locale organisée dans chaque village.
En reconnaissons définitivement leur rôle central de la petite agriculture de montagne et de l’élevage, nous avons sans relâche et sans état d’âme toujours défendu, ces 6 années, au Comité de Pilotage (COPIL) des Contrats Territoriaux, les paysans et tous leurs projets collectifs : parcs, clôtures fixes, abreuvoirs, cabane de bergers, caisses frigorifiques, plate forme de nettoyage de phyto, débroussaillages, abattoir, etc.…. Nous n’avons pas le droit d’être complice du départ d’un voisin paysan.
Avec l’engagement citoyen sans faille du Conseil Local de Développement du Pays Diois (et de son Président), nous avons contribué je crois à maintenir un tissu rural et social que d’autres nous envient. Alors que sa fin a été souvent annoncée (la fin des paysans de Mendras) nous avons dans la Diois, tous ensemble su maintenir un avenir à la paysannerie.
Nous sommes un territoire de résilience…J’espère que le nouveau Conseil Local de Développement Durable du Pays Diois continuera ces choix politiques partagés et courageux.
Claude Veyret
Ancien Président du Conseil Local de Développement du Pays Diois. (Qui passe la main en douceur ce printemps).

jeudi 19 janvier 2012



Bonjour à toutes et tous.

(Cette lettre a déjà été envoyée à la mi décembre aux 200 adhérents ou anciens adhérents)

Aux membres du Conseil Local de Développement du Pays Diois.

(Après mon intervention dans le même sens lundi 12 décembre 2011 au Comité de Pilotage CDPRA ET LEADER de 17h 30 où est passée la demande du CLDD-Pays Diois pour son budget 2012 et son processus de rénovation travaillé depuis 5 mois.)

Voici 6 ans et demi que je me suis investi fortement dans le CLD-Pays Diois, dont 4 ans comme président et ces 9 derniers mois comme Coprésident. Je souhaite abandonner ces responsabilités, (comme je vous le dis depuis 9 mois au cœur du CLD). Je passerai la main en douceur avec un tuilage jusqu’en mars 2012 et la prochaine Assemblée Générale fin Mars 2012. Le processus engagé avec la CCD, L Région Rhône-Alpes et l’ ESCDD va permettre, loin de fragiliser le CLD, de lui donner une nouvelle ampleur, une richesse renouvelée et de nouvelles énergies …

Voici 6 et demi ans et demi que le CLD Diois assure et assume ses rôles :

- De donner son avis sur les actions dans le cadre du Contrat de Région Rhône Alpes, CDPRA, et de participer aux votes et avis lors du Comité de Pilotage (fiches de projet étudiées en commissions d’avis 10 fois par an et aussi Comité de Pilotage aussi 10 fois par an.)

- Sur ce point le CLD est irréprochable, il a toujours réuni sa Commission d’avis (de 4 à 10 personnes volontaires et émis des avis partagés, circonstanciés, argumentés et validés par toutes et tous. Ce point est important car les sensibilités politiques sont très diverses au CLD-Diois et nous en sommes fiers. Cela nous oblige à un travail supplémentaire.

- De s’autosaisir de sujets de société à la demande de la population ou d’une partie de la population.

- Domaine riche s’il en est, nous avons choisi de travailler sur les déplacements (enquêtes et réponses auprès de 300 Diois) et restitution en réunion publique (50 personnes), qui se poursuit sur le covoiturage avec diverses municipalités. (Panneaux installés à la Gare de Die, au Parking de Meyrosse, avec la Mairie et d’autres communes qui ont répondu favorablement comme Aix en Diois).

- Sur les médias locaux proches des citoyens et interactifs en travaillant à l’émergence de MediasCitoyensDiois (3134 articles, 3 articles par jour, 150 à 300 visiteurs jour, 127 104 visiteurs, et un réseau de correspondants). Ce travail se poursuit puisque le modèle que nous avons créé va être expérimenté sur plusieurs CLD en Ardèche, Grésivaudan Savoie et Haute Savoie. Nous sommes les accompagnateurs et facilitateurs de cette initiative.

- Nous travaillons avec ADRET sur la retransmission et communication en vidéoconférence entre différentes structures Rhône-Alpes et PACA.

- Sur l’Eco-habitat où, en plus de travailler sur le sujet (qui semble avoir un écho auprès des élus), nous avons co-organisé une Rencontre Régionale sur le Sujet (plus de 400 Personnes).

Enfin nous nous sommes emparés des sujets comme la Biovallée (3 Réunions publiques : 45 personnes à Pont de Quart et 80 personnes à Die). Et 56 personnes à Saillans sur "Biovallée 2040" en décembre 2011.

- Nous préparons un Forum de l’Eco-mobilité avec le CLD Val de Drôme pour fin Mars 2012.

- Personne ne s’occupe de ces créneaux et nous avons le souci dans nos choix de ne pas empiéter sur les compétences des autres associations du Territoire.

Enfin nous avons des commissions thématiques qui travaillent sur des sujets tels que la Santé (particulièrement sur la Maternité et les Urgences qui a travaillé pendant un an et demi), les déplacements, les médias, l’habitat et l’énergie. Nous sommes aussi questionnés officiellement sur la Biovallée (participant au Comité de Pilotage). Sur la Démocratie (diagnostic élaboré en 2008 et évaluation territoriale en décembre 2011).

- Rappelons que nous avons une vie associatives riche,

40 Bureaux, 1 assemblée Générale Annuelle, 10 Commissions d’avis , 10 CDPRA, une vingtaine de commissions de travail avec le monde associatif afin de construire des projets partagés : Journée de la Terre avec 6 associations, Rencontres Ecohabiter-26 avec 2 autres associations, Cinéma dans les villages avec Terre de Liens et Trèfle, un local à Châtillon en Diois et une salariée à 17h30 par semaine, un voyage d’étude en Vorarlberg- Autriche …Et une participation au Comité de suivi de l’Ecoquartier de Chanqueyras à Die.

Nous rencontrons aussi régulièrement les CLD de la Drôme et Ardèche (une fois par mois) afin de mutualiser nos réussites, nos questionnements et de parler de nos échecs.

Une exigence Régionale et une mobilisation locale d’intérêt général.

Le CLD, après 6 ans et demi de fonctionnement n’est ni auto satisfait, ni prétentieux, il connaît ses faiblesses sur la mobilisation associative en interne (d’ailleurs le Projet de films-débat dans les villages se veut une réponse de proximité : 300 personnes sur les 5 soirées) et n’a que peu de temps d’existence. La «démocratie participative et délibérative» est nouvelle pour ce territoire Diois (première mise en œuvre en 2005 pour l’élaboration de la Charte de Territoire). Même si parmi nous, certains lui voient une filiation participative avec les Commissions Extra-municipales (Louviers 1970) et l’autogestion (Boismondeau, LIP, Scoop, ESS, etc…).

Que certains l’introduisent dans leurs processus de mobilisation et démarches de décision comme le PNRV pour sa Charte, ou l’ESCDD pour son renouvellent interne de projet associatif, dans les Comités de Ligne ou les Conseils de Parents d’élèves, nous incite à croire à «une idée de qualité» prête à remobiliser l’ensemble des citoyens sur la Chose publique et s’immiscer dans l’ensemble des processus démocratique de demain.

Fort de ce constat,

Le CLD du diois croit à la mission des CLD, de faciliter les processus de mobilisation, de porter fidèlement la parole citoyenne, et d’apporter une expertise participative sur les enjeux du Diois. L’histoire nous dira si ses choix sont judicieux et sa prospective intéressante. Tous les processus d’enrichissement de la démocratie sont long et laborieux : 150 ans pour obtenir le vote des femmes après le texte de Condorcet en 1793.

Métamorphose

Le CLD a mené 3 ans (2005, 2006, 2007), un travail en coopération avec l’intercommunalité du Diois et les élus, fait de confiance, d’intérêt commun et de bienveillance réciproque. Depuis 3 ans le CLD Diois est fragile : perte de son local, perte de ses financements complémentaires (10 000€), absence d’élus, mobilisation difficile…

Rappelons que le CLD, en 60 Comités de Pilotage depuis 6 ans, ne s’est jamais inscrit en contestation ou revendication, mais en coopération, co-construction et pour tout dire constructivement vis-à-vis des propositions du Président-Chef de projet du CDPRA- CDDRA.

Le CLD pouvait se revendiquer d’exemplarité dans sa représentation 100% citoyenne, pas de recyclage d’anciens élus, pas de tremplin pour de prochaines échéances… Juste de simples citoyens amoureux de leur territoire et épris de l’intérêt général comme ligne de conduite...

Désormais nous sommes engagés dans une refondation du CLD dans un partenariat serré avec la Région Rhône-Alpes (Didier Jouve), la CCD (Michel Vartanian, Olivier Fortin, Emilie Belmont), l’ ESCDD (Alain Cantarutti et Liliane Orand ) et le CLD ( Françoise Chevillard, Pierre Joanin, Fanny Mazure et Veyret Claude).

Ce travail de ces 6 derniers mois, consciencieux, lucide et franc nous amène à une nouvelle assemblée générale en Mars 2012 avec une ouverture vers des acteurs associatifs, des acteurs économiques et quelques élus.

C’est un processus pour retrouver une reconnaissance des élus, une connaissance large du public et un budget qui nous permettra d’être efficace et pérenne.

Demain cela sera vachement mieux

- Le « Conseil Local de Développement du Pays Diois Existant » continue et termine ses actions en cours et en partenariat : Rencontre Prospective Biovallée-2040, Travail sur le covoiturage, Forum de l’emploi et l’activité en mars 2012, Travail sur le Forum Ecohabitat-26, Partenariat avec ADRET sur la mise en place de vidéo-confèrences, Partenariat avec les CLDs Rhône-Alpins sur les Médias Citoyens, Films dans les villages.

- On ne crée pas une nouvelle association, mais on refonde les documents lors d’une AG refondatrice et un sursaut créateur, une rupture symbolique : Statut, Charte, Règlement…

Et surtout on fait rentrer de nouvelles personnes pour enrichir la diversité du Conseil Local de Développement Durable.

- On devrait retrouver un bureau de travail et une salle de réunion indépendants dans les anciens locaux du Tribunal de Commerce de Die (propriété du Conseil Général de la Drôme), loués à la Communauté des Communes du Diois et mis à disposition entre autre de l’ESCDD. Une prestation en nature avec charges, Internet, téléphonie, eau, électricité évaluée à 5000 €.

Eléments fondateurs concernant la gouvernance du nouveau CLDD (construit ensemble)

Objectif : Refonte du CLD pour une nouvelle dynamique à mettre en place pour février 2012.

- Pilotage collectif (dont CLD actuel, CCD, Région, ESCDD, sans mise en avant d’une structure plus qu’une autre) qui décide sur la stratégie, les priorités et orientations politiques.

- Représentation du CLDD "élargie" : pas de président, mais le groupe de pilotage donne mandats à plusieurs représentants thématiques, (en conservant toujours la même personne pour les réunions référents).

- Utilisation du terme «diversité» pour désigner les avis émanant du CLD et non celui de « représentativité ».

- Articulation forte avec le Copil (Comité de Pilotage) CDDRA et devoirs d’information réciproque

Il est proposé de reprendre la même organisation pour le CLDD que pour le CDDRA.

Un Comité technique qui construit des propositions

Bureau, réunion des référents qui prépare les comités de pilotage

Un Comité de pilotage CLDDurable qui valide les propositions techniques

- Conservation du statut associatif avec programmation rapide d'une nouvelle A.G. afin d'intégrer le comité de pilotage CLDD de manière officielle pour un "saut créatif et symbolique".

- Une composition des groupes avec une répartition équilibrée entre élus, acteurs (associatifs, économiques, institutionnels) et citoyens non organisés. Importance de partager le même diagnostic entre les groupes et le comité pilotage CLDDurable

- Il est envisagé de ne pas instaurer de règles de quorum pour la composition de ces groupes tout en restant vigilants à la diversité de ces derniers pour ne pas se retrouver dans certains groupes avec des surreprésentations d'acteurs.

- Copil CLDDurable arbitre les moyens disponibles pour l'animation des groupes notamment le temps de travail de la salariée dans l'animation et le suivi de ces groupes.

Calendrier :

Entre novembre2011 et février 2012, mise en place d’une méthode de travail commune :

- Organisation du travail de la salariée CLD :

Poursuite des dossiers en cours (ciné-débat agriculture, travail autour du covoiturage). Travail sur le site web CLD : à suspendre, en attente qu’un plan de communication commun dégage du temps pour l’animation de cette nouvelle dynamique CLDDurable.

C’est la salariée qui est désormais à l’initiative des groupes techniques et qui coordonne la mise en œuvre des groupes de pilotage CLDD.

Mise en place de temps de travail et de décision :

- groupes techniques réguliers autour de la salariée CLD (+ CCD et ESCD) pour propositions

- groupe de pilotage (CLD, CCD, Région, ESCD) toutes les 3 semaines environ pour validation

- Validation d’un plan de communication et de mobilisation.

Objectif pour février : démarrage d’une nouvelle organisation expérimentale sur une année.

En février 2013, bilan de cette expérience et évolution vers une organisation plus solide.

Assemblée Générale : fin Mars 2012

Ce nouvel an est un de ces moments uniques pour partager des valeurs humaines, simples voire familiales dans le respect de notre environnement et de tous les habitants de notre planète.
Au delà de la crise financière et économique qui devrait se confirmer en 2012, n'oublions pas celles du vivant et du climat qui engagent le destin de nos sociétés pour des centaines d'années. La quête acharnée et absurde d'une croissance économique sans fin s'appuyant sur l'appauvrissement de notre milieu de vie n'a aucun avenir. Cette évidence n'est malheureusement pas partagée par une partie de nos décideurs, aveuglés par leur recherche de profit à court terme ou du pouvoir, ainsi que par un grand nombre de citoyens qui n'existent que parce qu'ils consomment.

J’espère que toutes et tous trouveront une place dans le nouveau CLDD.

Première réunion de travail ce Lundi 23 janvier, à 18 heures à le Communauté des Communes du Diois … Et vous êtes invités

Comme vous le voyez tout reste à faire…

Cordialement

Claude Veyret

Chastel, 26150Die
Téléphone : 04 75 21 00 56

Veyret.claude@wanadoo.fr

ecocitoyensdie@hotmail.com

http://mediascitoyens-diois.blogspot.com/

lundi 9 janvier 2012

Une Communauté de Commune "énergéthique"

Les Energéthiques du Mené

Territoire 100% Énergies Renouvelables

Lettre d'information n°28

décembre 2011

Énergitorial

2012, l'année du sursaut ? 2011 s'achève dans une certaine morosité, pour le moins. Selon l'expression consacrée, bien des indicateurs semblent dans le rouge. Pourtant, au creux de l'hiver, nous voulons voir quelques (petites) hirondelles annonçant (peut-être) le printemps : Pour la première fois, le 7 décembre, la puissance éolienne a atteint 6% de la puissance consommée en France. Bon, le mois dernier, l'Espagne avait atteint 60%, mais il faut un début à tout. Ce qui est important, c'est la tendance, et il nous reste une plus grande marge de progression qu'aux Espagnols... Plus significatives sont les orientations que commencent à prendre quelques collectivités majeures : La Corse, dont le conseil régional vient, fin octobre, de se donner une feuille de route dont le terme est "100% énergies renouvelables". Et, plus près de nous, le Finistère, dont le syndicat d'énergie, autrefois d'électrification, (SDEF) vient de se transformer en en syndicat de production d'électricité renouvelable, travaillant, selon un récent article du Télégramme, "à l'autonomie énergétique du Finistère". Bravo, chacun doit trouver sa voie et la suivre avec détermination.

Pour nous y aider, exemples et publications en tous genres ne manquent pas. Nous nous efforçons ici, chaque mois, de présenter nos propres travaux et une vue de ce qui se passe ailleurs. Nous vous recommandons deux sources remarquables qui parfois alimentent nos réflexions (et nos colonnes) :

  • Le Blog d'Olivier Daniélo, natif de Belle-Île-en-mer, pays déjà d'outre-mer : www.decouplage.org, anciennement objectif terre. Il est rempli des récoltes d'une très large et pertinente veille
  • La page environnement du quotidien britannique The Guardian : www.guardian.co.uk/environment, qui donne une vision très ouverte de ce qui se passe dans le monde de l'énergie. Dans ses colonnes, le professeur Schellnhuber, conseiller de la chancelière Merkel et d'autres dirigeants, a, par exemple (http://www.guardian.co.uk/environment/2011/nov/15/nuclear-renewables-schellnhuber), expliqué aux Britanniques que la production nucléaire d'électricité est incompatible avec les productions renouvelables intermittentes, à la fois d'un point de vue technique, chacune apportant au réseau des contraintes non convergentes et d'un point de vue économique, parce que le double investissement serait bien trop lourd. C'est ce qui a convaincu les Allemands, en plus de Fukushima, de quitter au plus vite le nucléaire, et qui devrait entraîner aussi les Britanniques. Dommage qu'il n'ait pas trouvé d'écho dans les grands médias français.

Il nous reste donc à faire en 2012, mais, peu à peu, les évidences font leur chemin dans les têtes. Bon courage à tous et...

Bon plein d'énergies !

Sommaire

1.

Les énergies du Mené
2. Les grands projets du Mené
3. Le monde de l'énergie
4. Chronique de la transition heureuse
5. Et moi, ce soir, demain, l'an prochain, dans cinq ans ?

1) Les énergies du Mené

Une étape-clé dans la vie du projet

Géotexia a vendu ses premiers kWh. C'était un sujet auquel tout le monde pensait en restant bien discret pour ne pas risquer enrayer le processus. Alors que techniquement, tout était prêt depuis des mois, il restait toujours un détail de plus pour entrer dans le cadre du contrat de livraison. Heureusement, c'est aujourd'hui surmonté, et les livraisons vendues ont donc débuté en décembre. Nous souhaitons à Géotexia une fructueuse année 2012.

Il ne "reste" plus qu'à... les installer !

Le parc éolien "Landes du Mené" en voie de boucler son financement. Le projet, qui a obtenu son permis de construire fin juillet, est maintenant tout proche du bouclage financier. Trois partenaires sont associés dans la société CITEOL, porteuse du projet : la société OXYAN Énergies, La Caisse des Dépôts et le groupe des CIMES, structure de participation de la population locale. Un pool bancaire comprenant le Crédit Agricole des Côtes d'Armor, le Crédit Mutuel de Bretagne et OSEO, a donné son accord pour les prêts complétant le financement.

L'émission sur France 5, le lundi 23 janvier, rediffusion le samedi 28. En principe ; il y sera question d'énergies, notamment chez nous, dans le Mené, avec une équipe dynamique et très sympathique, une très belle image et une approche originale. Peut-être pas inoubliable, mais à ne pas manquer.

2 ) Les grands projets du Mené

Encore un peu de patience : nous bâtissons l'avenir ; c'est toujours un peu incertain...


3 ) Le monde de l'énergie

Process de fabrication de cellules chez SunTech, n°1 mondial, conçu et réalisé par leurs soins.

De nouveau et toujours le photovoltaïque. Décidément, la situation évolue encore plus vite que prévu, puisqu'on parle maintenant de parité de coût de production avant 2015, avec le prix de l'électricité achetée au réseau, quelle qu'en soit l'origine. Bien sûr, cela dépend encore largement de l'ensoleillement, et ce ne sera probablement pas vrai si vite dans nos contrées. Mais la baisse soutenue des coûts de production, poussée par l'industrie chinoise, laisse maintenant entrevoir des coûts d'installation se rapprochant de 1 Euro/Wc. Cette baisse est même, par certains cotés, inquiétante, parce qu'on a du mal à faire la part des progrès technologiques et industriels réels et du dumping, par le biais des subventions et aides diverses. Ceci vaut pour les deux compétiteurs qui aujourd'hui s'affrontent dans ce combat acharné pour les parts de marché : la Chine et les USA. Force est de constater que les Européens ont un peu décroché, et il est difficile de voir quel sera leur place dans cette aventure industrielle. Quand on parle d'Européens, c'est bien sûr des Allemands et des Espagnols qu'il s'agit : la France vient de voir fermer Photowatt, un des pionniers du domaine, qui n'était pas qu'un simple assembleur.

Revenons aux deux têtes d'affiche : les Américains avaient largement misé sur les technologies couche mince, engouffrant d'énormes investissements dans la R&D et la mise en place d'outils industriels ultra automatisés. Las : les chinois réussissent à baisser les coûts des technologies silicium au delà de l'imaginable. Conséquence : les sociétés américaines commencent à jeter l'éponge les unes après les autres, car elles ne réussissent pas à se placer face à la concurrence chinoise. Après la faillite de Solyndra, qui avait bénéficié d'un prêt de 500 MDollars garanti par l'état, c'est notamment First Solar, un des tout premiers, qui abandonne ses R&D en couches minces, et les deux pays en viennent aux mains : actions en justice devant les instances de régulation du commerce et mesures de rétorsion sur les importations.

En fait, ce ne sont pas tant les coûts de la main d'oeuvre entrant directement dans la fabrication des cellules qui font la différence, que l'écart des coûts d'investissement pour des usines de fabrication de cellules et de panneaux. Mais il semble qu'un plancher soit maintenant atteint, et tout progrès devrait désormais venir des améliorations des performances des produits : plus de rendement électrique, plus facile (moins coûteux) à installer. Et ceci va passer de nouveau par la R&D qui n'est pas le point fort des chinois. Mais restera-t-il des compétiteurs en mesure de leur tenir la dragée haute, quand on examine leur courbe de progression (doublement de capacité tous les ans) ?


Chez nous, le nucléaire, bien sûr. Nous n'allons pas, une fois de plus, tirer sur les ambulances. Un journaliste a, avec justesse, comparé notre acharnement actuel dans le nucléaire à celui que nous déployâmes jadis pour le Minitel : de belles réalisations françaises, en avance au début, mais il faut savoir passer à autre chose avant qu'il ne soit trop tard, comme c'est déjà sans doute le cas pour le photovoltaïque. Avec, en plus, cette épée de Damoclès sur nos têtes, alors que le Minitel était bien inoffensif. L'audit conduit fin novembre à la centrale de Paluel par le député Birraux, pourtant défenseur du nucléaire, accompagné de deux inspecteurs de l'ASN laisse bien à penser : "situations burlesques" sont les termes par lesquels il a qualifié son exercice d'alerte. Heureusement que les agents de la centrale ont pu et su, grâce à leur maîtrise du "système D" déjouer les insuffisances des procédures. Mais si le burlesque, en situation réelle, tournait au tragique ?


4) Chronique de la transition heureuse

Prenzlau, au bord du lac d'Ückermark

Une vieille ville en brique

La centrale géothermique

La chancelière Merkel en plein travail

Éoliennes et digesteurs

L'électrolyseur

Et les réservoirs d'hydrogène

Prenzlau : le "réservoir" à vent. Nous sommes de nouveau en Allemagne orientale, dans le nord-est du Brandebourg, tout près de la Pologne et de la Poméranie, une région autrefois liée à Sczecin, du temps où cette ville s'appelait Stettin. Prenzlau est une cité ancienne, comptant 21 000 habitants, sur le bord du lac d'Ückermark. Elle a gardé plusieurs souvenirs des Français : une forte colonie de Huguenots s'y installa en 1687, puis, en 1806, 1500 hommes de la Grande Armée y firent prisonniers une troupe de 10 000 soldats prussiens. La ville était détruite à 85% en 1945.

Comme bien des territoires allemands, elle se préoccupe de son avenir énergétique, et a été parmi les premières à exploiter la géothermie profonde pour le chauffage urbain. L'installation actuelle, entrée en service en 1994, a une puissance de 10,5 MW, pour alimenter 2000 logements et de nombreux bâtiments publics et commerciaux (la température moyenne, durant la saison de chauffage, n'est que de 3,8°C). Elle utilise la technologie des sondes géothermiques profondes, beaucoup plus fiable que la technologie précédente, par échange de matières.

Mais c'est ENERTRAG, un producteur d'énergies renouvelables, un peu plus gros que EnergiQuelle avec qui nous étions le mois dernier, qui nous donne l'occasion de ce détour oriental. Il vient en effet d'inaugurer, fin octobre, la première centrale hybride combinant l'énergie éolienne, la production d'hydrogène et l'exploitation de biogaz, dont la première pierre avait été posée en 2009 par la chancelière Merkel. En association avec Vattenfall, un des opérateurs de réseaux majeurs en Allemagne, la Deutsche Bundesbahn, chemins de fer allemands, et Total, le groupe pétrolier, cette centrale produit, à partir d'énergies renouvelables (vent et biomasse), de l'électricité, du méthane et de l'hydrogène, de manière à tirer en permanence le meilleur parti des sources disponibles, tout en ajustant la production d'électricité aux besoins du réseau. Les surplus de gaz sont vendus, notamment l'hydrogène, pour alimenter les stations service pour véhicules utilisant ce gaz comme carburant (deux stations à Berlin).

Principe de la centrale hybride

Trois éoliennes de 2 MW chacune, peuvent soit débiter sur le réseau, soit alimenter un électrolyseur, pour 500 kW maximum. L'électrolyseur a une capacité de production de 120 Nm3/h d'hydrogène, soit une quantité permettant à un véhicule de couvrir 1200 km. La centrale de cogénération a une capacité de production électrique de 700 kW, et la même puissance de production thermique disponible, utilisée notamment par le réseau de chaleur urbain. Elle peut être alimentée par un mélange gazeux biogaz/hydrogène, avec de 30 à 100% de biogaz. L'ensemble est géré de manière à optimiser les productions selon les besoins, pour atteindre les objectifs suivants :

Découplage du réseau d'alimentation en énergie électrique de l'offre instable de vent

Puissance d'alimentation planifiable

Utilisation efficace de la capacité électrique de la ligne

• Production d'hydrogène décentralisée

C'est cher, ramené à la puissance : 21 MEuros, mais c'est beaucoup plus que la somme d'un parc éolien et d'une installation de méthanisation. C'est un prototype, préfiguration du futur des installations de production d'énergies renouvelables, avec un mix d'énergies complémentaires (ici vent et biomasse), du stockage et la valorisation de tous les produits : électricité, chaleur et gaz.

5) Et moi, ce soir, demain, l'an prochain, dans cinq ans ? agir au niveau individuel

Taux de croissance de la consommation électrique vert clair > 4% vert foncé > 8%

La consommation électrique en forte baisse en fin d'année. On serait en retrait de quelque 6 000 MW, soit 8%. Des vacances plus accentuées que d'habitude ? La clémence du climat ? L'activité économique en berne ? Moins d'illuminations de Noël ? Sans doute un peu de tout ça, et peut-être, pourquoi pas, le commencement de la sagesse et l'attention plus générale à la consommation de chacun ? "L'énergie qui coûte le moins cher est celle qu'on ne consomme pas", vieux proverbe marmotte, pour clore une rude année par quelques minutes d'hibernation...

Toute référence ou précision relative aux articles ci-dessus pourra vous être

communiquée sur demande à la rédaction.

Rédaction: Marc Théry

Communauté de Communes du Mené

La Croix Jeanne Even - 22330 Collinée

02 96 31 47 11 / Fax : 02 96 31 47 27

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